vendredi 1 août 2008

LAST DAYS

Saison 1
La Chose dans les Murs...


PROLOGUE

Episode 1 - Père Jean-Paul Christin...


Les bas quartiers de Los Angeles, quartier ruskof, une heure du mat’…

« Booooouuuuaaaark… » fit le révérend Jean-Paul Christin dont la tête émergeait péniblement des chiottes du rade minable où il squattait depuis déjà une semaine.

Il se releva péniblement en essuyant la gerbe qui avait éclaboussé sa tenue élimée d’« homme de Dieu », se dirigea à pas lourd vers le morceau de miroir accroché au-dessus du lavabo fissuré de ce qui avait dû être autrefois une salle de bain assez cossue et fixa quelques instant le reflet gris et fatigué qui s’imposait à son regard…

C’est sûr, il avait connu des jours meilleurs au service d’une Eglise qui l’avait rejeté il y a longtemps de cela… Et tout ça parce que… parce qu’il avait refusé de suivre les lois des hommes au profit de celles de Dieu ! « Tous des porcs, ces culs bénis ! », s’exclama-t-il soudainement avant d’être pris d’une toux grasse et violente. Il savait, lui, qu’ILS se trompaient, qu’ILS étaient sur la mauvaise voie, que l’Eglise des hommes n’était pas celle de Dieu ! Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’IL lui avait parlé…

Dieu, Dieu tout puissant, créateur de ce monde, s’était penché sur sa misérable carcasse et lui avait parlé directement ! Il avait fait de lui son porte-parole, son bras armé pour punir les méchants et répandre la foi !


Cela, ILS ne le comprirent pas et le congédièrent tout simplement pour hérésie ! « Pauvres fous… que leurs âmes damnées puissent brûler en Enfer pour l’éternité !», cracha-t-il avant de retourner en titubant dans le local désaffecté qui lui servait de chambre. Il saisit machinalement une bouteille de whisky déjà bien entamée et bu une gorgée au goulot du liquide brunâtre de mauvaise qualité. La nuit serait longue… Il serait bientôt l’heure de rejoindre Nina, sa petite protégée, simple enfant des rues à l’âme pure mais au corps trop souvent souillé.

Il termina la bouteille assez vite, se leva maladroitement et saisit son manteau équipé d’armes diverses et tranchantes. Il caressa une dernière fois la ceinture de dynamites qui lui enserrait la poitrine, fit une courte prière qui, émanant de sa bouche répugnante, ressemblait plus à une plainte qu’à une citation latine et dévala les escaliers grinçants qui le mèneraient jusqu’à la rue, son terrain de chasse favori. Il se sentait plutôt d’humeur à extirper le mal au scalpel aujourd’hui… pourvu que ce soit la pleine lune ce soir, il aimait savourer l’expression de terreur des pécheurs lorsqu’ils faisaient face à leur jugement… Le bras de Dieu allait encore frapper. Et il serait sans pitié ! Telle est la volonté de Dieu, amen.

Episode 2 - John Williams...

Au même moment, dans un quartier chic de la ville…

John Williams venait d’émerger brusquement d’un rêve qui semblait avoir duré une éternité… Allongé sur le lit d’une chambre d’hôtel correcte, il fut d’abord stupéfait de constater qu’il portait encore son costume de ville mais sa surprise fut plus grande encore en remarquant que ces mêmes vêtements étaient souillés de sang séché ainsi que ses mains. Une soudaine nausée le prit violemment et il courut jusqu’à la salle de bain pour s’arroser le visage...




Ce qui est douloureux dans la vie, c’est la « perte », quelque soit la façon dont elle se manifeste : perte de la vue, de la santé, de l’amour… John Williams, lui, était probablement le plus malheureux des hommes car sa vie ne ressemblait plus qu’à un enchaînement de pertes depuis l’accident de voiture qui avait provoqué la mort de son épouse et de son enfant… En effet, s’il avait survécu au drame, c’était pour plonger dans un enfer bien réel ; John était devenu victime de pertes de mémoire de plus en fréquentes jusqu’à une perte de contrôle totale de sa vie. Il n’était plus qu’une enveloppe vide enquêtant sans cesse sur lui-même pour essayer de vivre une vie normale. La partie était loin d’être gagnée…


Trois cachets d’aspirine plus tard, John inspecta soigneusement son corps, les signes, les indices qu’il s’était gravé à même la peau pour essayer de se « souvenir » des évènements importants. Il constata l’apparition d’un nouveau tatouage sur son bras gauche, un simple nom, barré : Rosalita… C’était la cinquième femme d’une étrange liste apparue récemment sur son corps. Ce nom ne lui évoquait évidemment rien bien qu’il fut soudainement pris de tremblements nerveux qu’il avait bien de la peine à contrôler. Il se dévêtit et s’écroula sous la douche où des larmes lui échappèrent sans explication logique… Le monde se mit à tourner brusquement autour de lui, sa tête devint douloureuse, sa respiration instable. Sa tête heurta brusquement le carrelage froid de la salle de bain… Noir.

Episode 3 - Bryan…

Banlieue de Los Angeles, quartier Nord, deux heures plus tôt…

Le bitume défilait à grande vitesse sous les roues du gang des Rollerboys alors que Bryan repensait aux derniers mois... Racket, tags, commerces illégaux tel était le quotidien des jeunes qui avaient décidé de consacrer leur vie au gang. Mais c’était aussi un choix, une philosophie, une façon d’aborder le monde bien différente de celle des « moutons » abrutis par un travail et des obligations sociales bien terre-à-terre…

Bryan faisait partie de ces ados un peu paumés qui venaient de se découvrir une identité, une famille à travers le gang. Il était fier d’arborer les signes distinctif des Rollerboys : cardigan, casquette noire, costume de ville, et évidemment une paire de rollers noirs ainsi que tout un tas de gadgets sympas pour faire pisser le sang des enfoirés qui n’aimeraient pas trop leur style de vie… des gadgets d’un genre très spécial… En effet, la coutume voulait que la montée en grade dans le gang s’accompagne de transformations physiques importantes : prothèses cybernétiques, nanotechnologie, etc. Personne ne savait d’où provenait tout ce matériel, excepté Jörg, le chef du clan. Jörg, était un quarantenaire au fort accent allemand dont certaines rumeurs prétendaient qu’il serait en relation étroite avec certains organismes pas très clairs du gouvernement des Etats-Unis. Toujours est-il que bien qu’aucune prothèse cybernétique n’était visible à la surface de son corps, Jörg méritait le respect du clan pour ses réflexes inhumains.

En ce mois de mai anormalement chaud de l’an 2008, Bryan, venait d’être initié et intégré aux lois des Rollerboys. Il avait subi une opération éprouvante et dangereuse au nom du clan et avait surmonté l’épreuve avec brio. Cela faisait une semaine que des griffes rétractiles extrêmement solides et coupantes avaient été implantées à la base de ses poings.

Alors que Bryan jouait à faire rentrer et sortir ses griffes dans le squat où il vivait avec d’autres zonards de son gang, son portable se mit à sonner. C’était Jörg, il avait besoin de lui pour le dépanner pour un truc important. Bryan ne fit ni une ni deux, il enfila ses rollers, rengaina ses griffes d’un air satisfait : « Wouaw, c’est mille fois plus cool qu’un tatou, faut avouer ! » et partit en trombe vers l’adresse provisoire que son boss lui avait refilé, près des quartiers chauds… Si Jörg s’intéressait déjà à lui, c’était bon signe. Le tout serait de ne pas le décevoir…

Episode 4 - Conrad...

L’atmosphère était particulièrement étouffante dans les sous-sols du bowling club « Starlight » en ce début de mois de mai. Le roulement lancinant des boules percutant les quilles résonnait lugubrement dans l’atelier en sous-sol de Conrad mais on pouvait également percevoir, pour qui savait tendre l’oreille, un sons plus discret et tout aussi régulier… Le grattement nerveux d’un stylo plume sur les pages jaunies d’un vieux carnet de notes usé…

Conrad avait été initié très jeunes aux mystères ésotériques de notre monde et avait consacré sa vie à essayer de conserver une forme d’équilibre entre le monde des humains, ignorants du danger, et les forces occultes qui agissaient dans l’ombre pour les mener à leur perte. Mais les choses venaient de changer…

En effet, Conrad avait reçu un courrier très perturbant il y a une semaine : les prises de notes de son oncle et mentor, le professeur Edmond Winford qui venait de décéder il y a à peine un mois dans des circonstances assez troublantes. Cette simple farde de documents, sans indication sur son envoyeur, créa un trouble intense chez Conrad… Il y était question des premiers signes de l’apocalypse et de la destruction imminente du monde des humains, preuves à l’appui…


Tous les signes, les indices, concordaient avec des évènements récents de l’actualité : un enfant à deux visages qui venait d’être élevé au rang de dieu en Inde, la disparition aussi inexpliquée que soudaine de tous les habitants d’un petit village français, la mort simultanée de plusieurs centaines de bêtes dans trois ranchs au Texas, un chat qui venait de donner naissance à une portée de serpents et ce, dans son propre quartier… Les signes étaient là et bien là et ils ne cessaient de se multiplier de manière exponentielle…

Une série de meurtres rituels avaient récemment été perpétrés à deux pâtés de maisons de chez lui, dans les quartiers chauds. Les pauvres prostituées qui en avaient été les victimes furent tellement abîmées par l’extraction brutale de leur cœur que l’individu qui avait commis ces crimes atroces pouvait faire passer Jack l’éventreur pour type équilibré en comparaison…

Il ne s’agissait pas d’un hasard… Conrad en était persuadé… Les mains tremblantes et les yeux fatigués, il se remit au travail la peur au ventre.

CHAPITRE 1

Jean-Paul Christin zigzaguait maladroitement d’un trottoir à l’autre de la rue principale d’un des coins les plus mal famés du quartier de la « Petite Russie ». La zone était dangereuse pour qui ne connaissait pas la faune locale, pour qui n’était pas un « prédateur »… Mais il n’en avait que faire, il était foutrement beurré et avait bien envie de sacrifier, lui aussi, son corps et son sang au nom d’une conception très personnelle des convictions religieuses qui l’avaient entraîné, il y a des années de cela, vers une longue et inexorable chute vers l’enfer…

Alors qu’il venait de trébucher bruyamment contre une des poubelles qui encombraient le chemin, son regard s’arrêta sur une bâtisse en mauvais état qu’il avait déjà croisée deux semaines auparavant. C’était là qu’il avait rencontré Nina…

Ah… Nina… elle venait à peine d’avoir seize ans et vendait son corps, chose fragile, aux pires âmes égarées. Il aurait voulu la punir, supprimer cette pécheresse d’un simple coup de lame et ainsi participer activement au nettoyage d’une partie de la fange qui enlaidissait les rues de la « Petite Russie ». Mais rien n’y fit… Les grands yeux noisette constamment baignés d’une douce mélancolie, la peau si douce, si parfaite de la jeune fille avaient rapidement eu raison du prêcheur... Il lui semblait avoir rencontré « un ange », une preuve concrète de l’existence de Dieu et il se prit d’affection pour elle. Toute sa vie durant, il avait tenté sans succès de trouver des signes de beauté, de pureté attestant de la réalité divine et voici que celle-ci s’était présentée sous la forme d’une jeune prostituée à l’œil tuméfié et à la tenue provocante qui avait dû connaître des jours meilleurs. Il s’approcha d’elle, glissa doucement sa main dans ses cheveux et lui sourit de ses dents noircies par le tabac tandis qu’un sourire franc venait d’illuminer le visage de l’adolescente à la vision du vieux prêtre qu’elle venait de reconnaître : « Alors la môme ? Tout va bien pour toi ?
-Oui, mon père et vous ? Je pensais vous revoir plus tôt !
-Ca se passe… Ca se passe… J’ai eu pas mal de choses à discuter en tête à tête avec le Seigneur, ces derniers jours. Nous avons beaucoup parlé et ce qu’il a dit m’a bouleversé. Nous avons abordé ton sujet d’ailleurs…
-Moi ? Oh, oh ! Et moi dont on disait que j’avais tout raté, voilà que Dieu vous a parlé de moi ! »
Elle commença à rire d’une petite voix moqueuse mais se retint rapidement en apercevant le regard sévère du prêtre : « Ne prends pas cela à la légère, petite. Nous avons parlé de toi et tu es importante aux yeux du créateur ! Je suis revenu pour te protéger, bel ange…
-Vous… vous êtes sérieux ? Vous allez me faire rougir… J’veux dire heu… Je suis même pas baptisée. C’est un peu flippant tout ce que vous me racontez là et… Vous allez bien ? »
Jean-Paul Christin, se contenta pour toute réponse de la fixer d’un regard vitreux. Nina détourna les yeux: « Bon, c’est pas tout ça mais si vous consommez pas, vous pouvez pas rester là. Faut que j’y aille, vous me comprenez ?
- Nina… »


Ils furent interrompus par les cris hystériques d’une putain qui dévala les escaliers du bâtiment d’en face. La fille avait du sang sur les mains et semblait paniquée au plus haut point. Jean Paul la saisit au passage et tenta de la raisonner sans aucune douceur. Celle-ci déclara entre deux sanglots nerveux et une gifle bien placée qu’une des filles à l’étage avait eu un grave problème, qu’il y avait beaucoup de sang et qu’elle n’avait jamais rien vu de pareil... Le prêtre défroqué confia la midinette à Nina et se proposa pour aller jeter un œil là-haut ; le sordide ça le connaissait après tout, il avait beaucoup péché ces derniers mois…

Il gravit les marches sans empressement et pénétra dans le bâtiment moite, la main sur le couteau dissimulé dans sa veste usée. D’autres filles pleuraient et semblaient paniquées pendant que quelques clients gênés par l’agitation se dépêchaient de fuir la « queue entre les jambes », craignant l’arrivée inopportune de la police ou du mac’ local. L’escalier qui menait au lieu du drame grinçait désagréablement sous les pas lourds du prêtre alors qu’une odeur âcre, familière, venait chatouiller ses narines… l’odeur de la mort… Lorsqu’il pénétra dans la chambre, il fut frappé par le caractère « sophistiqué », « quasi biblique », selon ses propres termes, de la scène : le meurtrier n’avait visiblement pas fait dans le détail, une pute gisait lamentablement sur le plancher poussiéreux de la chambre, un trou de la taille d’un gros poing à la place cœur. La lumière rougeâtre de la lampe filtrait vaporeusement à travers la plaie béante alors que Jean-Paul jetait un œil au corps sans vie. Le meurtrier devait être d’une force extraordinaire pour un humain, le cœur semblant avoir été arraché d’un seul coup et sans l’usage d’un quelconque instrument.

Il referma les yeux de la pauvre fille qui refroidissait déjà et retourna dans la rue, une poussée d’acidité torturant une nouvelle fois son estomac. Il y avait un autre prédateur en ville… L’ombre de la peur fit rapidement place à l’excitation. Il alluma une cigarette d’un geste viril et jura silencieusement que cette charogne irait bientôt pourrir en enfer…

***

La pure… Nom saugrenu pour une des drogues les plus à la mode du moment. Bryan n’avait pourtant jamais eu la chance d’en consommer. Cette poudre rouge fluo était beaucoup trop coûteuse et difficile à se fournir. Seule une élite bien renseignée et fortunée avait le loisir de pouvoir se payer un petit voyage de quelques heures au pays des « surhommes ».

Si les drogues de synthèse à la mode de la dernière décennie donnaient l’illusion bien éphémère d’une « surpuissance », d’un « envol » chez ceux qui les consommaient ; la pure, elle, allait beaucoup plus loin. En effet, si prise comme telle, la pure ressemblait à la plus fine des doses d’héroïne, celui qui connaissait l’incantation adéquate et possédait des capacités hors du commun pouvait en retirer des plaisirs d’un genre très particulier… Une simple dose de pure, permettait, à celui qui avait le courage de tenter l’aventure, de vivre concrètement ses fantasmes les plus fous… Voler réellement, voir à travers les murs, lire dans les pensées… Rien n’était plus impossible pour qui savait consommer cette drogue de la manière adéquate. Bien sûr, tout cela avait un prix... D’une part, la plus petite des doses pouvait coûter jusqu’à plusieurs mois de salaire d’un cadre moyen et, d’autre part, les effets secondaires, souvent irréversibles, étaient à la fois imprévisibles et dangereux selon le dosage et l’intensité du fantasme réalisé. Il faut se méfier de ses souhaits… il arrive parfois qu’ils se réalisent, pour le pire…


Bryan éprouvait une certaine excitation quand Wolf dit l’ « Enclume », véritable « bras droit » de Jörg, lui remit 500 grammes de pure de la meilleure qualité à livrer à un certain Vladimir, un de leurs principaux associés des quartiers Russkofs. Il aurait préféré recevoir la marchandise des mains du boss lui-même, comme il l’espérait encore un peu avant d’arriver au squat, mais rencontrer l’Enclume en vrai suffisait déjà amplement à gonfler son ego pour le reste de la journée. Ce type avait un vrai look de dément, contrairement à Jörg qui aurait pu facilement passer inaperçu en pleine rue. Prothèses cybernétiques, piercings, tatouages changeant de forme selon son humeur… On l’appelait « Enclume », sans aucun doute à cause de la demi tonne de pression qu’il avait dans chaque main. D’apparence, il tout avait du « cyber-psycho » malgré une coiffure rasta plutôt grotesque qui ne parvenait pas à lui donner l’air cool et relax qu’il aurait aimé se donner… En même temps, pensa Bryan, qui oserait jamais dire à ce « bulldozer humain » qu’il ressemblait plus au fruit d’une liaison honteuse entre une déchiqueteuse et une catcheuse shootée aux anabolisants qu’à son idole de toujours, le vieux Bob Marley ?

Bryan se grattait le menton tandis que Wolf, l’inspectait de haut en bas de son œil rouge après lui avoir apporté le sac à dos contenant la came. Il lui jeta un sourire carnassier et se préparant à retourner dans le hangar occupé par les autres roller-boys, lui cracha : « Fais bien gaffe, minus, paraîtrait que l’quartier Russkof n’est pas très sûr en ce moment. Ramène-nous le pognon et traîne pas dans le coin, ces foutus buveurs de vodkas sont du genre nerveux… Bouge ! »

Bryan accrocha le sac contenant la précieuse dope à ses épaules et faillit renverser quelques passants tant il roulait dangereusement, alternant sauts et glissades sans jamais freiner. Les pouchkines du coin voulaient leur came ? La leur livrer lui donnerait de l’importance aux yeux du gang? Hé bien, il la leur servirait en quatrième vitesse et sur un plateau d’argent s’il n’y a que ça pour leur faire plaisir ! La nuit était encore jeune et il avait bien l’intention de s’éclater avec l’argent que lui filerait Wolf pour sa petite livraison : « Yeah ! »